
MON PAPA M A DIT :
Ce jeudi 14/01/10, j’ai décidé de lancer un nouveau projet en l’honneur de Papa. Je suis sur le flanc à la suite d’une mauvaise bronchite rapportée de Ploumanac’h et le temps est franchement désagréable, froid et neigeux. Je ne sors donc que le moins souvent possible et me retrouve avec beaucoup de temps à occuper. Bien sûr, j’ai des photos à classer, une voiture à aspirer, un ou 2 clients à aller voir mais l’ensemble ne constitue pas un emploi du temps sérieux.
D’autre part, j’ai réalisé il y a un certain temps déjà que Papa était mort à 59 ans, c'est-à-dire pour moi aujourd’hui, il y a 16 ans. En quelque sorte j’ai 16 ans de plus que Papa ; et çà n’est pas dans l’ordre des choses. Le pauvre. Même s’il ne s’est pas vu mourir (çà s’est passé très vite), il aurait pu profiter de sa vie un peu plus.
Je pourrais essayer de raconter sa vie. Je n’en ai pas le talent. C’est triste à dire mais je ne le connaissais pas très bien, au moins pas suffisamment bien pour lui faire une bonne « bio ».
Bref, mon rôle de bon fils se cantonnera donc à rapporter quelques unes de ses habitudes amusantes qui consistaient à sortir des expressions ou petites phrases toutes faites mais toujours appropriées à la situation, à bonessian, comme dirait un arménien.
Dans quel ordre les présenter ? Je ne sais pas mais comme j’utilise WORDS, çà n’a aucune importance. Je sais simplement que je tâcherais de les illustrer de quelques crobars pour amuser mes petites filles esbaudies.
⦁ EN ROUTE, MAUVAISE TROUPE ! Je n’ai pas la moindre idée de l’origine de cet ordre mais il marche très bien, sur tout public et au moins depuis Papa (mais je ne sais pas s’il l’utilisait avec ses artilleurs).
⦁ BON, DIT-IL EN JAVANAIS ET EN LUI-MÊME CAR IL PARLAIT PARFAITEMENT CES 2 LANGUES.
Explication du texte : comique de l’absurde. Cà n’est pas du tout commodes à placer mais Louis et Rémi connaissaient cet aphorisme il y a quelques années et me l’ont placé quelques fois.
Dans le même ordre d’idée :
⦁ UNE SEULE GOUTTE DANS L’ŒIL D UN CHAT SUFFIT A TUER L’HOMME LE PLUS ROBUSTE.
A placer lorsque des punaises vous parlent d’un philtre puissant, d’un médicament d’enfer, d’une drogue de déglingue ou alternativement quand des soulographes évoquent un saute barrière particulièrement détonnant.
⦁ IL A ÉTÉ BLESSE 3 FOIS : LA PREMIERE A LA CUISSE GAUCHE, LA DEUXIEME A MADAGASCAR ET LA TROISIEME A L’IMPROVISTE.
Se dit d’un baroudeur qui a le sens de l’humour, ce qui est rare, et qui prétend avoir été blessé, ce qui l’est moins. Mais difficile à placer parce que l’espèce est en voie de disparition, au moins autour de nous.
⦁ UN COUP DE BLANC ? CA DESSAOULE ! Expression typiquement militaire mais que je n’ai jamais entendu durant mon séjour aux Armées, et Dieu sait que j’ai côtoyé des pochetés dans ce milieu. Bien sûr, Papa n’employait cette expression avec nous que pour nous encourager à boire de l’eau. Quand j’étais petit, je ne la comprenais pas et un jour, j’ai demandé à Papa : » Qui c’est, Sadéssoule ? »
⦁ UN COUP DE ROUGE, MILITAIRE ? Origine évidente. Pas particulièrement originale ou drôle mais facile à placer. Un jour en RFA, chez les bidasses, nous étions en train d’arroser je ne sais plus quel exploit dans la chambrée (çà n’était pas très bien vu par la hiérarchie) quand le Margis de garde est entré en trombe, sans doute pour nous remonter les bretelles. Je l’ai accueilli par ce sésame, il s’est fendu la gueule, a bu un coup avec nous et nous nous en sommes sortis sans pain. (le « pain » est l’argot militaire pour jour de consigne).
⦁ FAUT PAS PRENDRE LES ENFANTS DU BON DIEU POUR DES CANARDS SAUVAGES. Cette expression n’est pas particulièrement originale mais comme il me semble l’entendre de moins en moins souvent, j’ai cru bon de l’inscrire à l’inventaire de Papa qui l’utilisait tout de même assez souvent. Son défaut majeur : n’est plus à la mode.
⦁ ILS ME SORTENT DU TROU DE BALLE BAYONNETTE AU CANON. D’origine militaire évidemment (on pourrait peut-être placer son origine à la Grande Guerre), cette expression serait traduite aujourd’hui par : »ils me font chier » et pour les plus anciens : »ils me chient dans les bottes ». En toute honnêteté, je préfère l’expression de Papa parce qu’elle s’affranchit de l’emploi du mot chier que personnellement j’ai en horreur, mais aussi parce qu’elle a un petit côté ferrailleur, cliquetis de lames, traîneur de sabre, que j’aime bien. Avec la possibilité de rajouter une toute petite couche de grossièreté si besoin est. Si vous connaissez un synonyme à : » trou de balle ». Et puis l’analogie est tout à fait séduisante, à l’époque du SIDA.
⦁ BANDE DE GLANDS, QU’ON NE NOUS CASSE PAS LES PIEDS ! La première fois que j’ai entendu cet alexandrin, c’était à Agadir. Papa nous (à Yves et à moi) l’avait appris avant que nous arrivions au « mess », le bistro où les officiers de l’unité de Papa prenaient tous leur repas. La bistrote devait avoir un sens aigu des affaires parce que Papa l’avait surnommé la mère TapeDur. A propos de surnoms, Papa nous en avait créé un chacun : moi, j’étais « Mou-du Genou », probablement à cause de ma démarche oscillante et sans grâce et Yves avait écopé de : « Gras-du Bide », parce que la nourriture servie par la Mère Tape-Dur devait aussi lui taper sur la tripe et lui enfler la gidouille.
Toujours est-il que lorsque nous sommes entrés dans le troquet, au signal de Papa, nous avons proféré aussi fort que nous le pouvions : »Bande de….. ». Gueule des collègues ! Puis leurs félicitations à l’heureux Papa de si joyeux et spirituels lurons…Je dois dire que je n’ai plus jamais réutilisé ce commandement depuis. Son emploi n’est pas simple. Et bien franchement, je ne suis pas sûr que ce soit vraiement drôle, sauf si c’est un gamin de moins de 5 ans qui vous le lance à la figure.
Aujourd’hui, les anciens qui ont fait leur service diraient : »Vos gueules là-dedans ! », ce qui n’est guère plus élégant, sinon plus rapide.
⦁ IL DESCEND DES CROISES PAR LES FENETRES. Expression réservée aux mecs qui essaient de faire accroire qu’un aristocrate aurait grimpé dans leur arbre généalogique grâce à une ancêtre gironde et accueillante, y laissant un ADN héraldique à impressionner les gogos, dont Papa n’était pas, bien sûr.
Il faut dire que dans la famille Goussault, ce type de personnage se rencontrait fréquemment. Il y avait le cousin Carolus, qui tenait son prénom du fait que sa famille remontait soit disant à Charlemagne…Puis les de Mallerais, la famille que Colette, la sœur de Papa, avait épousée. Le grand père, Machin Tissier, avait été le secrétaire particulier de Ch. Maurras, dont Papa disait qu’il n’avait conservé son poste que parce qu’il était le seul homme à pouvoir relire l’écriture de Maurras ? (Papa pouvait avoir la dent dure). Bref, Mr Tissier avait acheté une belle maison à Montreuil Bellay qui se trouvait porter le nom de « Hô tel de Mallerais ». Astucieusement, Mr Tissier a accolé de Mallerais à Tissier et çà a donné « Tissier de Mallerais » pour toute la famille, ce qui la fiche plutôt bien, quoique bidon. Et là-dessus, Jacques, le mari de Colette se fit appeler TdM, ainsi que ses enfants, Hubert et Patrice. Bernard, l’évêque, est resté Tissier et Anne a épousé un Caplain, ce qui la met hors « croisés ».
Il y avait, parmi les copines de Colette et de Papa aussi d’ailleurs , d’autres gens qui portaient des noms à courant d’air mais je ne me les rappelle pas, à part la Baronne Le Marcy mais qui, je crois, était une authentique. J’ai fait l’hypothèse que vous aviez compris pourquoi l’expression de Papa était pleine d’humour. Bon, pour le cas où, sachez que, seuls les vrais nobles avaient eu des ancêtres, les Croisés, qui avaient « fait » les Croisades. Quant aux croisées, ce ne sont pas les femmes des croisés, je tiens à le préciser…
⦁ HEUREUX LES DERNIERS QUAND LES PREMIERS SONT BIEN ELEVES. Voici un aphorisme de temps de disette que Papa lançait à la cantonade (ce n’est pas une habitante de Canton), en général à Cramaille, quand la domestique apportait sur la table du déjeuner un plat collectif, genre hachis Parmentier. J’adore cette phrase parce qu’elle a une allure Nouveau Testament ( genre Noce de Cana) ou parabole ou même Onzième Commandement qui lui donne une aura presque divine.
Une explication de texte me parait inutile. Je dirai simplement que, pour ceux qui avaient l’intention de se bâfrer aux dépends des autres, cet énoncé pouvait être pris comme un avertissement d’avoir la cuiller un peu plus légère.
⦁ LAISSEZ LA MOITIE DU RESTE. Papa utilisait ce conseil quand le plat (voir ci-dessus) avait parcouru les 3/4 de son trajet autour de la table et que les « derniers » n’avaient pas eu de chance avec les « premiers ». D’ailleurs, F. vous dira que j’en ai toujours gardé quelque chose, surtout avec le fromage.
⦁ QUI C’EST QU’EST BEAU COMME UN EMPEREUR ? C’EST L’ARTILLEUR. QUI C’EST QU’EST FICHU COMME UN TRAVERSIN ? C’EST LE FANTASSIN. Origine évidente. Dommage qu’il n’y ait plus de service militaire parce que cet aphorisme pourrait encore faire rigoler. Inutile de vous dire que Papa était artilleur ! Il y avait une variante : si nous étions mal habillés ou avec des vêtements sales ou pas repassés ou mal assortis, nous avions droit à : » tu es fichu comme un fantassin ! » . La version de Mamie était : « tu es fichu comme l’as de pique ».Je n’ai jamais su pourquoi cet as noir avait gagné une telle réputation ? peut-être parce qu’il était noir ? Problèmes d’équivalence entre un fantassin et l’as de pique ?
⦁ HUMOUR FACILE ET MILITAIRE ou PLAISANTERIE DE GARCONS DE BAIN : c’est par l’une de ces remarques cinglantes que Papa saluait nos efforts(ou ceux des autres) pour être drôles et que nous ne l’étions pas. Vous voyez, c’est efficace !
A notre époque, qu’est-ce qu’un garçon de bains ? J’ai toujours pensé que c’était le type qui ouvre la porte de ta cabine dans une piscine. Peut-être mais le mystère reste entier : pourquoi le garçon de bains a-t-il un humour bas de gamme ? J’y perçois un préjugé bourgeois dénué de tout fondement et typique d’une éducation élitiste et méprisante de la classe laborieuse.
La même remarque s’applique au « militaire » bien qu’on puisse le rapprocher du comique troupier pour laquelle facilité aucun doute n’est permis.
Mais j’aimais bien ce qualificatif parce qu’ainsi, Papa montrait qu’il savait de quoi il parlait.
En fait, Papa faisait peut être allusion aux plaisanteries qu’il tirait du Manuel du Gradé, un chef d’œuvre de la littérature administrative du XIXème siècle et qui a été célèbre pendant au moins un siècle pour son paragraphe liminaire : « La discipline faisant la force principale des armées, il importe que tout supérieur obtienne de ses subordonnés une obéissance entière et de tous les instants ». ….et qui faisait l’objet de questions innombrables et savoureuses sur son contenu technique et s’adressant, entre autres, au biffin moyen, c’est tout dire.
Du genre : « Dans quoi creuse-t-on les feuillées ? » (J’espère que vous savez ce que c’est). Réponse : dans le quart d’heure qui suit l’arrivée au campement. Ou : « de quoi sont les pieds ? ». Réponse : « Les pieds sont l’objet du plus grand soin ». C’est celle-là que Papa affectionnait particulièrement.
Et je terminerai par : « sur quoi tire-t-on ? » Réponse : « Sur l’ordre du commandant de tir ».
⦁ LES PETITES FILLES TUPIN NE SONT PAS DOUCES A L’HOMME. Papa aimait proférer cette affirmation que bien sûr, je suis incapable de confirmer ou d’infirmer, devant sa belle sœur et son mari qui, en général, opinait…..bon, ou parfois en remettait même une couche avec sa faconde coutumière mais sans détail scabreux, au moins en notre présence. Quant à Maman, elle haussait les épaules et prenait un air très pincé. Et quand Mamie entendait l’accusation, elle rigolait doucement. Mais je ne l’ai jamais entendu faire de commentaires.
Curieusement, Papa appelait souvent Maman sa « Dulcinée » et quand il était en verve sa « Dulcinée de Toboso ». Pour plus de détails, je vous renvoie à Cervantès.
⦁ PAS UN MOT A LA REINE MERE. Conseil de silence qui était très à la mode en mon jeune temps. Je crois que c’est une phrase tirée d’une pièce à succès de l’entre 2 guerres mais j’ai oublié les détails. Je me rappelle que Jean Pierre l’utilisait aussi très souvent. Influence Sciences Po. ?
⦁ JEU DE MAINS JEU DE VILAINS, JEU DE PIEDS JEU DE CHARRETIERS . C’est de la sorte que Papa saluait nos échauffourées de gamins. Il m’a fallu attendre la 5 ou 4ème pour comprendre le vrai sens de « vilain », parce que, dans notre parler de gosses, être « vilain », c’était faire des bêtises.
⦁ Quand mes sœurs étaient toute petites, on leur faisait faire pipi sur ce que nous appelions le « Julot » et Papa le « piss pot » (ce sont les premiers mots d’anglais que j’ai appris) au beau milieu de la salle à manger, pour que tout le monde profite du spectacle, je suppose. Et comme Papa ne devait pas trouver cette exhibition à son goût, il proclamait d’une voix forte « QUE TOUS CEUX QUI NE SAVENT PAS NAGER MONTENT SUR UNE CHAISE. L’ANIMAL VA T-URINER ! Était-ce une référence rabelaisienne ? Je ne lui ai jamais demandé.
⦁ Papa avait d’autres cordes linguistiques à son arc. Il aimait les calembours-bons ( personnellement je les préfère beux). En voici 2 ou 3 de ses préférés Quand nous avions du veau à manger, le commentaire de Papa était assuré : » Ce vocifération » (ce veau ci fait ration !)
Quand la mode a considérablement raccourci les jupes de ces dames et demoiselles, Papa, à la vue de genoux khagneux (çà, c’est l’hérédité) s’écriait : « Elle s’habille chez Renault » .Celui-là est plus subtil ; il est pour les vrais amateurs. Il ne s’agit pas d’un Renault de famille ou même d’un roi. Il s’agit de notre constructeur de voitures syndical, celui que Sartre ne voulait pas fâcher, donc Renault à Billancourt (habille en court)….
Très tôt, nous avons su qu’il ne fallait pas glisser dans la piscine, même s’il n’y avait pas de glycine à la maison et qu’on rangeait beaucoup de choses dans la fesse du pion.
Il a été le premier à nous initier aux merveilles des charades à tiroir et je ne peux m’empêcher de rappeler ici la première qu’il m’ait appris.
Mon premier fut volé. Mon second mange trop. Mon troisième vaut 25 francs. Mon tout est un véhicule d’origine anglaise. Bien sûr, introuvable. Voici la solution :
Mon premier, c’est « TIL », parce que « Alcali volatil ».
Mon second, c’est « BU », parce que Bucéphale et Phalsbourg,
Mon troisième, c’est « RI » parce que Rivoli et Lycée Saint Louis.
Donc : TILBURY.
Évidemment, il faut traduire. Le premier, çà va. Pour le second, on peut écrire : BU c’est FAL et FAL se bourre (mange trop).
Enfin pour le troisième, RI vaut LI et LI c’est 5 louis. Un louis valant 5 francs, 5 X 5 = 25. CQFD.
Et une seconde qui est encore meilleure.
Mon premier dénie avoir la nationalité anglaise.
Mon second a des excréments solides.
Mon tout est une marque de piano français
. De notre temps, il y en avait même plusieurs puisque le nom à trouver n’est pas Pleyel mais Hérard.
Bon. Mon premier, c’est HER parce que hernie étranglée…..(HER nie être Anglais).
Mon second, c’est ARD, parce que « archi-épiscopaux »…(ARD chie et pisse copeaux).
Facile.
⦁ Papa avait fait beaucoup de latin à Stanislas. Comme tous les enfants de son âge, d’ailleurs. Mais il avait une mémoire d’éléphant et lorsque j’ai eu à traduire l’Énéide, en 4ème je crois, j’ai été vraiment bluffé quand je me suis rendu compte que, grosso modo 30 ans plus tard, Papa connaissait encore le Premier Livre de l’ouvrage par cœur. En latin, bien sûr. Alors, quand j’avais quelques problèmes de traduction… Bref, Papa était un latiniste distingué qui avait à sa disposition une bonne quantité de citations latines à la résonnance française mais au sens totalement différent. N’ayant pas la mémoire de Papa, je ne me souviens que de 2, que voici :
SURSUM CORDA : SERRONS LES CORDES ! Bien sûr, c’est ridicule. Sursum corda, comme tout bon catholique vous dira, veut dire « En haut les cœurs ! ».
CASTIGAT RIDENDO MORES : LES RIDEAUX CACHENT LES MURS. Celle ci est un peu plus difficile. Cette citation est en fait la devise de la comédie romaine et se traduit par « elle corrige les mœurs en riant »
Papa attribuait ces 2 traductions humoristes au Colonel Laecotia, le patron de l’École de Sous Officiers d’Autun, où il avait enseigné en 1938-39 mais j’ai toujours pensé qu’elles étaient apocryphes.
Je n’ai pas vraiment gardé le meilleur pour la fin mais c’est le plus gros. Papa nous la plaçait chaque fois que nous parlions de soirées théâtrales organisées soit par l’école, soit par les scouts, soit par les anciens de Truc ou Chouette…C’est un scénario, quoi. Le voici :
« Le rideau se lève. La scène représente le désert. A gauche, la queue d’un chameau simule une « caravane qui part. A droite, la tête d’un chameau simule une caravane qui arrive. Au centre, un « palmier de zinc. Sous le palmier de zinc, le Chef est assis.
« Passe le facteur rural. « Une lettre pour toi, Chef », dit le facteur rural. « Donne !» dit le chef.
« « 5 sous à percevoir » dit le facteur rural. « Plutôt crever ! » Dit le chef.
Le facteur se déchausse. Le chef tombe, mort.
« Rideau. »
Voilà. C’est tout. J’aurais aimé en avoir beaucoup d’autres à raconter.
PS. La photo de Papa sur la couverture a été prise au Viet Nam ou, si vous voulez, en Indochine.
Fini au Perreux le 31 janvier 2010.
Merci Bernard ce partage de tes souvenirs. Je dois dire que certaines des ces expressions me sont familières, les ayant entendu de la bouche de papa toute mon enfance. Soit dit en passant la réaction de Lisa à la vue de la photo de René ci-dessus: "I see where Bernard got his eyebrows from..."